Table Ronde des Forces Vives Patriotiques, Progressistes, Républicaines et Démocratiques sur la Crise Multidimensionnelle que traverse le Mali
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Manifeste de la Nation-Etape Nouvelle
Nous, Nation malienne forgée à travers des siècles de brassage et de coexistence pacifique mutuellement bénéfique entre divers groupes ethniques et culturels ainsi qu’au cours d’une lutte héroïque commune contre plusieurs vagues successives d’invasion étrangère, contre le joug colonial et pour la démocratie ;
Fermement décidés à défendre et à préserver notre souveraineté nationale et internationale ainsi qu’à restaurer l’intégrité territoriale de notre chère patrie, le Mali, dans ses frontières internationalement reconnues ;
Fidèles aux idéaux et aux valeurs du 22 septembre 1960, du 20 janvier 1961, du 25 mai 1963 et du 26 mars 1991 ainsi qu’à la mémoire des martyrs de la lutte pour l’Indépendance, la construction nationale et la démocratie ;
Saluant la mémoire des victimes civiles et militaires tombées sur le champ de l’honneur dans la défense de la Patrie et de l’intégrité territoriale du Mali ;
Saluant la bravoure et l’engagement patriotique des populations des zones Nord du Mali, tout particulièrement les jeunes et les femmes de Gao qui se sont révoltés contre les plans machiavéliques des parrains extérieurs des groupes séparatistes visant à sanctuariser une ligne de partition du Mali;
Condamnant avec la dernière rigueur les massacres de populations civiles et les destructions massives et délibérées de leurs biens, notamment dans les zones du Centre du Mali, ainsi que les attaques perfides et criminelles contre des positions de nos Forces Armées et de Sécurité ;
Inlassablement dédiés à préserver et à renforcer l’unité nationale dans le respect et la valorisation de la diversité multiethnique et multiculturelle comme socle stabilisateur et fécondateur de la fraternité, de la concorde et de la solidarité nationales ;
Conscients des dimensions et des ramifications régionales et internationales de la crise multidimensionnelle qui secoue notre pays, particulièrement dans sa partie Nord ;
Résolument déterminés à défendre la Constitution du 12 janvier 1992 et le caractère républicain, démocratique, laïc et social de l’Etat et rappelant que le devoir premier de toute autorité publique est de respecter et faire respecter la Constitution de la République du Mali ;
Fermement convaincus que le cadre institutionnel démocratique qui prévaut en République du Mali autorise et favorise la recherche de solutions pacifiques et politiques à tous conflits internes ;
Conscients de ce que tout régime démocratique doit offrir des espaces d’épanouissement et d’expression pacifique pour tous les groupes acquis à l’unité nationale et au progrès social ainsi que des formules et mécanismes institutionnels d’accommodation d’intérêts spécifiques compatibles avec l’intérêt général;
Fermement attachés à rendre effective et opérationnelle une décentralisation conforme au principe de libre administration des collectivités, non gangrenée par la corruption, non ‘’captée’’ par des mafias locales et servant les intérêts réels des populations ;
Notant que la ‘’régionalisation’’ telle que proposée par le régime issu des élections de 2013 et 2018, n’est qu’un cheval de Troie pour la Confédération comme antichambre de la partition ;
Notant que l’affaiblissement de l’Etat central sous l’effet corrosif de la corruption des élites politiques, militaires et économiques ainsi que des politiques et pratiques de certains partenaires extérieurs contournant l’Etat au profit de féodalités locales ou de groupes d’intérêt particulier, a suscité et favorisé l’émergence de forces centrifuges et de vides que des groupes extrémistes ou obscurantistes se sont empressés de chercher à occuper;
Notant, en outre, que la Constitution démocratique et populaire du 12 janvier 1992 est et demeure le rempart le plus solide contre les forces centrifuges et bonapartistes ainsi que le socle et le liant les plus inexpugnables de l’unité nationale et de la préservation de l’intégrité territoriale du Mali ;
Persuadés qu’il n’y a pas d’alternative crédible à la démocratie et que ni celle-ci ni la Constitution n’ont échoué par delà l’échec d’acteurs politiques ou sociaux bien connus qui ont tourné le dos aux valeurs et aux idéaux du 22 septembre 1960, du 20 janvier 1961 et du 26 mars 1991 ;
Convaincus que seul un Etat central fort, non prédateur, orienté vers le développement, motivé par l’intérêt général et capable de faire prévaloir l’intérêt national dans un partenariat bien compris avec la communauté internationale, peut impulser et conduire les indispensables réformes démocratiques, économiques et sociales ainsi que l’énorme effort de reconstruction et d’aménagement du territoire qu’appelle une gestion durable de l’après conflit ;
Convaincus au surplus que l’essentiel desdites réformes progressistes peut être effectué dans le cadre institutionnel intact de la Constitution du 12 janvier 1992 ;
Conscients de l’incontournable nécessité pour notre pays de se reconstruire sans délai un outil national crédible de défense et de sécurité et de reprendre l’initiative politique et diplomatique pour tout ce qui concerne le Nord, l’organisation administrative du Mali et le cadre institutionnel du jeu démocratique ;
Conscients en outre de l’importance du changement climatique comme facteur d’exacerbation des conflits et des luttes intra et intercommunautaires autour du contrôle des ressources naturelles ;
Notant que, sous couvert de ‘’régionalisation’’, l’Accord antinational d’Alger organise en réalité un système confédéral ouvrant la porte, en fait et en droit, à la partition du Mali ;
Notant, en outre, que ledit Accord foule aux pieds la Constitution de la République du Mali et tend à restaurer dans notre pays l’ordre sociopolitique colonial, notamment par le biais d’un Sénat qui mettrait au cœur de l’Etat des forces féodales, obscurantistes et parasitaires qui ont, naguère, légitimé la colonisation et torpillé la politique d’indépendance nationale politique et économique de la Ière République;
Relevant l’analyse fausse et biaisée que l’Accord d’Alger fait des causes profondes de la crise du Nord ainsi que les nombreuses contradictions et incohérences qui le caractérisent ;
Notant que le soit disant Dialogue National Inclusif a été un énorme gaspillage de ressources publiques, de temps et d’énergie qui a occulté les préoccupations essentielles du Peuple malien ainsi que les causes réelles de la crise récurrente dans le Septentrion ;
Notant au surplus que, loin d’être innovantes, les résolutions et conclusions dudit Dialogue National Inclusif démontrent en fait l’incapacité des pouvoirs publics actuels à faire face aux missions régaliennes de tout Etat républicain ;
Décidés à assurer l’effectivité du principe cardinal d’appropriation nationale démocratique et inclusive du processus de paix sous le leadership des autorités nationales légitimes mais avec l’implication réelle des Forces Vives de la Nation représentées ou non au sein du Parlement ;
Affirmons et manifestons solennellement devant le Peuple malien, tous les autres Peuples du monde et devant l’Histoire :
1. Notre rejet total de l‘Accord antinational d’Alger en date du 15 mai 2015 et l’Entente du 20 juin de la même année signée dans la même localité parce qu’hypothéquant, en l’état, l’unité nationale, l’indivisibilité du Mali ainsi que le caractère républicain, démocratique, unitaire et laïc de l’Etat malien et la vocation nationale de nos Forces Armées et de Sécurité;
2. Notre mise en garde à toute autorité publique malienne contre l’acte de parjure et de haute trahison que représente la signature, en l’état, dudit Accord d’Alger ;
3. Notre opposition à tout tripatouillage de la Constitution démocratique en violation de l’article 118 de la Loi Fondamentale ainsi que notre détermination à relancer la Plateforme populaire An Tèè A Bana sous l’appellation An Tèè A Bana Péwu pour éteindre dans l’œuf toute nouvelle velléité de remise en cause des acquis du 22 septembre 1960 et du 26 mars 1991 ;
4. Notre opposition à toute forme ouverte ou déguisée de partition du Mali, de légitimation de la rébellion armée comme mode d’expression politique ou de vassalisation de notre pays ;
5. Notre opposition ferme à toute instrumentalisation de la carte de ‘’supériorité ethnique’’ ou du djihadisme, y compris dans sa forme transfrontalière voire transcontinentale, comme variable d’ajustement territorial dans l’intention manifeste ou déguisée de création d’un ‘’nouvel Etat au Sahel’’ ;
6. Notre détermination à faire échec à tout projet de ‘redécoupage administratif territorial’ ayant pour but de transformer la minorité ethnique en majorité politique au profit de groupes armés d’essence séparatiste, esclavagiste et raciste ;
7. Notre mise en garde aux pouvoirs publics contre toutes élections, notamment législatives, non transparentes et destinées essentiellement à tenter un passage en force pour l’organisation d’un référendum violant l’article 118 de la Constitution
8. Notre dénonciation ferme de toute instrumentalisation de la région d’origine, de l’ethnicité et des religions à des fins politiciennes ou électoralistes menaçant l’unité nationale, la cohabitation pacifique entre communautés, la laïcité de l’Etat et les fondements essentiels de la démocratie chèrement arrachée par notre Peuple ;
9. Notre opposition ferme à toute intrusion des leaders religieux et de la religion dans le champ institutionnel politique et à toute création de mouvements ‘politico-religieux’ ou de mouvements politiques basés sur la religion en violation de la Constitution et de la Charte des Partis politiques ;
10. Notre rejet de toute idée opportuniste de soit disant « tournant générationnel’’ ;
11. Notre dénonciation indignée des interférences extérieures hostiles à l’intégrité territoriale et au contrôle souverain de notre Peuple sur ses ressources naturelles terrestres, sous-terraines et aériennes ;
12. Notre condamnation des connivences manifestes, néfastes et illégales entre certaines composantes de la MINUSMA et les groupes armés sécessionnistes ;
13. Notre exigence que la composition par nationalité du leadership politique et militaire de la MINUSMA soit revue dans le sens d’une mise en conformité avec le principe d’universalité caractérisant l’ONU ;
14. Notre appel pressant au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour qu’il honore et fasse respecter, y compris par les puissances extra-africaines et par la MINUSMA, ses propres résolutions relatives à la crise malienne, notamment le désarmement des groupes armés et la restauration de l’autorité de l’Etat malien sur l’ensemble du territoire de notre pays dans ses frontières internationalement reconnues ;
15. Notre rejet de toute notion de ‘’neutralité’’ de la MINUSMA entre l’Etat malien et les groupes armés hostiles à l’intégrité territoriale et à la laïcité de la République du Mali, laquelle ‘’neutralité’’ est une négation flagrante de la mission officielle de la Force onusienne ;
16. Notre exigence d’une clarification et d’un renforcement du mandat de la MINUSMA pour faire de celle-ci une véritable Force de combat chargée d’épauler sans équivoque les Forces Armées et de Sécurité maliennes dans la neutralisation des groupes armés et de toutes les forces négatives menaçant l’intégrité territoriale du Mali ou le caractère républicain et laïc de l’Etat malien;
17. Notre insistance pour que la MINUSMA s’abstienne de mener toutes activités dites « humanitaires » ou de développement relevant normalement des missions de l’Etat et de ses démembrements territoriaux ou fonctionnels et dont l’exécution par la Force dite de maintien de la paix contribue en fait à décrédibiliser et à délégitimer l’Etat malien aux yeux des populations;
18. Notre exigence d’un cantonnement immédiatement et d’un désarmement complet, vérifiable et sans conditions ainsi que d’une dissolution sans délai de tous groupes armés hostiles à l’intégrité territoriale du Mali et au caractère républicain, démocratique, laïc, unitaire et social de l’État malien ;
19. Notre rejet de toute formule du genre « Armée malienne reconstituée » qui n’est en fait qu’un subterfuge cousu de fil blanc pour maintenir les régions du Nord sous la coupe réglée des groupes armés séparatistes et djihadistes ;
20. Notre demande pressante d’un redéploiement de l’Administration et des Forces Armées et de Sécurité du Mali sur l’ensemble du territoire national;
21. Notre insistance que tous les appuis militaires extérieurs, bilatéraux, multilatéraux ou multi-bilatéraux soient placés sous le contrôle politique effectif des autorités maliennes légitimes ;
22. Notre ouverture à tous partenariats gagnant-gagnant avec toutes puissances africaines ou extra- africaines respectueuses de la souveraineté du Mali, du droit inaliénable de notre Peuple à disposer librement et souverainement des nos ressources naturelles à caractère stratégique et s’engageant à cesser ou s’abstenir de tout appui direct ou indirect, politique, diplomatique, financier, matériel ou médiatique à tous groupes armés séparatistes, djihadistes ou terroristes ;
23. Notre rejet total de la soit disant ‘’loi d’entente nationale’’ et de toute impunité pour les crimes de guerre et autres crimes contre l’Humanité commis dans le Nord de notre pays, y compris les graves violations des droits humains, les violences sexuelles et les destructions d’édifices culturels et de biens publics et privés;
24. Notre insistance que des mandats d’arrêt nationaux et internationaux soient lancés ou rétablis contre les leaders politiques et militaires des groupes armés séparatistes ou djihadistes;
25. Notre exigence que tous élus nationaux ou locaux ayant rejoint les rangs de la rébellion ou des groupes jihadistes soient déchus de leurs mandats électifs et poursuivis pour haute trahison ;
26. Notre demande pressante que soit adoptée et fermement appliquée une législation dissuasive criminalisant l’apologie du terrorisme, du jihadisme et du séparatisme;
27. Notre insistance pour que les officiers déserteurs ayant rejoint les rangs des groupes séparatistes ou jihadistes soient traduits devant la justice militaire et déclarés inéligibles pour toute éventuelle réintégration dans les corps civils, militaires ou paramilitaires de l’Etat ;
28. Notre attachement à une solution politique fondée sur l’appropriation nationale du processus de sortie de crise, le dialogue intra et intercommunautaire, le démantèlement des survivances féodales, esclavagistes et racistes, l’égalité des chances et des actions de développement durable bénéficiant à toutes les couches sociales et à toutes les zones du Mali, l’effectivité de la décentralisation concomitamment en parallèle avec le renforcement des capacités de l’État central et le réarmement moral et matériel des Forces Armées et de Sécurité;
29. Notre détermination à assurer, dans des conditions humainement décentes, le retour des réfugiés et personnes déplacées internes et leur réinsertion harmonieuse dans le tissu économique, social et politique de leurs communautés d’origine ou d’adoption;
30. Notre condamnation de toutes activités criminelles liées au narco trafic, aux prises d’otages et au commerce illicite transfrontalier ainsi que de leurs auteurs, commanditaires, complices et clients ;
31. Notre exigence que les États d’origine, destinataires et ou/consommateurs de drogues et les établissements financiers dépositaires des flux financiers générés par ces trafics criminels et mafieux s’abstiennent de toute activité de blanchiment et luttent plus efficacement contre la criminalité transfrontalière ;
32. Notre demande que le blanchiment de flux financiers d’origine criminelle liés aux trafics mafieux dans la zone sahélo saharienne soit internationalement déclaré crime de guerre et crime contre l’humanité ;
33. Notre exigence que les institutions financières internationales ainsi que l’ensemble des autres partenaires techniques ou financiers bilatéraux et multilatéraux révisent de fond en comble leurs conditionnalités et leurs modes opératoires ayant contribué à affaiblir et à décrédibiliser l’Etat central ainsi qu’à aggraver la pauvreté et la déstructuration de l’économie et de la société, faisant ainsi le lit des extrémistes et des forces obscurantistes et anti démocratiques ;
34. Notre exigence que l’aide extérieure, y compris celle distribuée par ou à travers les ONGs et autres ‘’Agences humanitaires’’ nationales ou étrangères, soit placée le sous contrôle de l’État central ;
35. Notre engagement à préserver l’environnement et à promouvoir une gestion durable et équitable des ressources naturelles, y compris la terre, les zones de pâturage et les eaux souterraines et de surface, notamment en faveur des couches les plus vulnérables et défavorisées ;
36. Notre détermination à promouvoir l’émancipation culturelle, économique, politique et sociale de la femme ;
37. Notre engagement à refonder l’Ecole malienne et à donner à la jeunesse des villes et des campagnes de nouvelles raisons d’espérer et des alternatives crédibles et durables au chant de sirène des djihadistes, des séparatistes et des réseaux mafieux transfrontaliers ;
38. Notre ouverture sur les valeurs positives de la mondialisation tout en en combattant les aspects et effets pervers en préservant nos valeurs positives de société ;
39. Notre attachement au dialogue des civilisations, au respect de toutes les confessions religieuses et de leurs symboles dans le rejet de toutes provocations et de toutes actions terroristes ;
40. Notre détermination à obtenir la convocation d’un Congrès Extraordinaire du Peuple malien / Cadre de concertation, de mobilisation et d’actions populaires autour de la crise du Nord chargé, entre autres, de convenir d’un Plan National de sortie de crise élaboré avec la participation concrète de toutes les parties prenantes qui se reconnaissent dans la Nation et dans la République du Mali, démocratique, laïque, une et indivisible;
41. Notre exigence d’un engagement solennel écrit des puissances africaines et extra africaines, y compris et en premier lieu, les États et Organisations membres de la Médiation internationale ainsi que tous pays et Organisations disposant de troupes sur notre territoire, à cesser immédiatement tout appui direct ou indirect, ouvert ou déguisé, politique, diplomatique, médiatique, militaire, logistique ou financier à tous groupes armés et à ne rien entreprendre ou encourager qui puisse mettre en danger le caractère républicain, démocratique, laïc, social et unitaire de l’État malien ;
42. Notre exigence que tout Accord sur le Nord soit soumis avant toute signature à l’approbation préalable des forces vives de la nation dans un cadre approprié ;
43. Notre ferme conviction que l’indispensable mutualisation régionale des efforts et des forces dans la lutte contre le crime transfrontalier et les menaces séparatistes et terroristes ne peut être efficace que si elle s’appuie sur des Forces Armées nationales crédibles, bien équipées, hautement motivées et convenablement encadrées ainsi que sur des services de renseignements nationaux efficaces, sans préjudice de coopération internationale avec tous pays et Organisations respectueux du principe d’appropriation et de leadership africains;
44. Notre détermination à tout mettre en œuvre pour qu’aucune base militaire étrangère ne subsiste dans notre pays dans un délai maximum de cinq ans qui sera mis à profit pour concevoir et mener à bien une véritable reconstruction de nos Forces Armées et de Sécurité suivant un concept stratégique et opérationnel de défense et de sécurité conçu et élaboré par le Mali lui-même en fonction des menaces et défis immédiats ou à moyen et long termes, pouvant intégrer des composantes de coopération militaire et sécuritaire avec tous pays et Organisations respectueux de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Mali;
45. Notre opposition à l’installation de toute ligne de partition du Mali sous le couvert de ‘’gel’’ ou de zone-tampon ;
46. Notre volonté d’entreprendre des actions de re-légitimation de l’État (lutte vigoureuse contre la corruption dans les milieux tant civils que militaires, solution à la crise de l’école et du chômage des jeunes, lutte contre l’accaparement des terres rurales et la spéculation dans l’immobilier urbain et péri urbain, lutte contre la fraude fiscale et douanière, assainissement, transparence et préférence nationale dans les marchés publics, amélioration de l’accessibilité économique et géographique de la santé et des autres services sociaux de base, plus grande justice sociale, amélioration significative du pouvoir d’achat, amélioration nette des incitations à l’investissement productif, préservation des intérêts des générations futures, promotion politique, économique, sociale et culturelle de la femme en milieux urbain et rural, plus grande protection de la diaspora, amélioration du cadre de vie et du niveau scientifique, technique et technologique du monde rural, assainissement et accessibilité de la justice et des services de police, etc.) comme moyens de neutralisation de la campagne des groupes hostiles à la démocratie et au progrès social ;
47. Notre détermination à reformer l’État dans le sens d’une plus grande efficacité ainsi que d’une transparence et une responsabilité (reddition de comptes) accrues dans la gestion des affaires et des ressources publiques au bénéfice du Peuple ;
48. Notre reconnaissance à la CEDEAO et à l’Union Africaine pour leur présence même souvent controversée aux côtés du Mali dans la recherche de solutions de sortie de crise et notre appel afin qu’elles jouent plus pleinement leur rôle d’organisations au service exclusif de l’Afrique.
La Table ronde décide de la mise en place d’un Cadre de concertation, de mobilisation et d’actions populaires. Un groupe de réflexion est chargé d’en proposer le format et les termes de référence.
Elle demande à tous les participants d’entreprendre une large sensibilisation et une grande médiatisation du Manifeste de la Nation.
Nous remercions la communauté internationale pour sa mobilisation en faveur de notre pays depuis le début de la crise et l’invitons instamment à soutenir plus franchement et sans subterfuge les efforts du Mali pour le retour de la paix, pour la réconciliation nationale et l’amélioration des conditions de vie des maliens. Toutefois, nous engageons les pouvoirs publics à reprendre sans délai l’initiative politique et diplomatique du processus de sortie de crise et à faire preuve de vigilance et de discernement par rapport aux enjeux réels de cette crise.
Prenant notre Peuple et la communauté internationale à témoin, nous accomplirons notre devoir de génération en réalisant la libération totale du Nord, la restauration de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale ainsi que le retour de la concorde nationale dans le cadre d’un Mali laïc, plus fort, plus uni, plus démocratique et offrant des chances égales à tous ses enfants et dans toutes nos régions.
Vive le Mali uni, unitaire, démocratique, laïc, solidaire et prospère !
Fait à Bamako, le 20 janvier 2020