Le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire) s’est réuni en session ordinaire le samedi 16 mars 2024 à son Siège national sis à Hamallaye, Bamako.
Après avoir procédé à un large tour d’horizon de l’actualité nationale, sous-régionale et internationale, la Direction Nationale du Parti de l’Avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple malien a noté, entre autres développements, ce qui suit :
1-Le 11 mars 2024, Allah Le Tout–Puissant et Miséricordieux a rappelé à Lui Me Drissa Traoré, l’un des acteurs-clé de la lutte du Peuple malien pour l’ouverture démocratique, le multipartisme et l’instauration de l’Etat de droit. Pressenti déjà comme Ministre de l’Administration Territoriale dans le Gouvernement de Transition formé le 05 avril 1991, l’illustre avocat servit finalement comme Ministre d’Etat chargé de la Justice et des Droits de l’Homme dans le tout premier Gouvernement de la IIIème République créé en juin 1992.
En effet, il convient de rappeler que, sous son leadership posé, courageux et visionnaire en sa qualité de Bâtonnier, le Barreau malien a, dès le mois de mars 1990, été le premier acteur socio-politique à exiger publiquement l’instauration du multipartisme au Mali, ouvrant ainsi la voie à d’autres acteurs-clé de la lutte héroïque du Peuple malien qui aboutira finalement à la victoire de la Révolution démocratique et populaire le 26 mars de l’An de grâce 1991. C’est l’occasion de rappeler que c’est à juste raison que la Coordination du Mouvement Démocratique a désigné Me Drissa Traoré comme chef de la délégation qu’elle a chargée, en ce jour historique du 24 mars 1991, d’aller porter au Président Moussa Traoré la lettre exigeant sa démission ainsi que celle de son Gouvernement et des autres organes dirigeants de son régime dictatorial.
Pour les générations présentes et futures, la mémoire de Me Drissa Traoré doit servir de boussole et de levain pour la lutte pour la sauvegarde et le renforcement des acquis démocratiques, la défense des principes cardinaux de l’Etat de droit et de l’indépendance de la justice, notamment dans un contexte marqué par une tendance à la judiciarisation des controverses politiques pourtant indispensables à la vitalité de la démocratie.
Le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè s’incline pieusement devant la mémoire de l’illustre disparu et présente ses condoléances les plus émues à sa famille, à ses confrères du Barreau malien et à l’ensemble du Mouvement Démocratique.
Qu’Allah Le Tout Puissant et Miséricordieux accueille son âme en son Saint Paradis, Amen !
2-Deux jours après la disparition de Me Drissa Traoré, les évènements ont débouché sur la décision du Gouvernement de Transition de dissoudre l’AEEM (Association des Elèves et Etudiants du Mali), décision annoncée à la faveur du communiqué du Conseil des Ministres ordinaire du 13 mars 2024.
Tout en reconnaissant que, ces dernières années et ces derniers temps, la vie de l’AEEM a connu des dérives et des débordements aux conséquences souvent funestes, la Direction Nationale du Parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple malien rend un hommage mérité aux fondateurs de cette Organisation scolaire et estudiantine qui a joué un rôle inestimable, en tandem avec les autres Organisations du Mouvement Démocratique, dans la lutte héroïque pour la fin de la dictature et l’avènement du multipartisme et de l’Etat de droit au Mali, lutte qui a débouché sur la victoire de la Révolution Démocratique et Populaire le 26 mars 1991. Héritière souvent lointaine de la lutte des élèves et étudiants contre le coup d’Etat néocolonialiste du 19 novembre 1968, lutte qui, n’ayant pu être déclenchée le jour même dudit putsch, est à l’origine de la grève générale déclenchée en mars 1969 et ayant duré près de 45 jours, de la tentative non aboutie de novembre 1970 de création d’une organisation faitière devant regrouper au moins les étudiants des Etablissement d’enseignement supérieur, de l’UNEM ( Union Nationale des Etudiants du Mali) créée en novembre 1973, de l’UNEEM (Union, Nationale des Elèves et Etudiants du Mali) qui a résisté héroïquement aux tentatives d’embrigadement forcé de la jeunesse scolaire et estudiantine par le Parti Unique à partir de 1978, l’AEEM ne saurait être effacée de la mémoire des luttes populaires pour la démocratie au Mali, quelle que soit l’issue finale du processus enclenché par la décision gouvernementale du Conseil des Ministres de la semaine dernière.
Le Mali pour tous, des chances égales pour chacun/chacune !
Bamako, le 16 mars 2024
Pour le Bureau Politique Nationale de
la CNAS-Faso Hèrè
Le Secrétaire Général
Soumana TANGARA