Réuni successivement en session extraordinaire le 20 juin 2023 et en session ordinaire le 24 juin 2023 à son Siège national sis à Hamdallaye, Bamako, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire) a procédé à un tour d’horizon de l’actualité nationale et internationale au terme duquel il a abouti aux conclusions suivantes :
1- Nonobstant une campagne frénétique mobilisant des moyens publics et privés, accompagnée de mesures illégales visant à étouffer toute voix discordante et enclenchée en toute illégalité bien avant l’ouverture officielle de la période de campagne, le Peuple malien a, dans son écrasante majorité, boudé les bureaux de vote le 18 juin 2023.Ce faisant, il a clairement exprimé son attachement à la Constitution républicaine et démocratique du 12 janvier 1992.Le retour à l’ordre constitutionnel n’exige nullement que soit adoptée une soit disant « nouvelle Constitution ».
2- En dépit des consignes de vote données par certains Partis politiques et associations regroupant en leur sein d’authentiques acteurs du Mouvement démocratique ou des cadres ayant participé à la gestion de l’Etat et ce, pour certains, jusqu’au 18 août 2020, les Forces progressistes, républicaines, démocratiques et panafricaines ont clairement fait valoir et triompher les valeurs et les idéaux du 31 mars 1957, du 22 septembre 1960, du 20 janvier 1961, du 25 mai 1963 et de la Révolution démocratique et populaire du 26 mars 1991.
3- Au vu de la réalité politique découlant de l’échec manifeste du « reférendum » illégal et illégitime du 18 juin 2023 et, bien que s’étant laissées subjuguer par les chants de sirène populistes, revanchards et révisionnistes de droite des chantres de la Restauration CMLN/UDPM, les autorités issues du double coup de force militaire du 18 août 2020 et du 25 mai 2021 doivent comprendre que, si leur est loisible de relire l’Histoire à l’envers, il leur restera impossible de faire faire marche arrière à la Roue de l’Histoire. Le Peuple malien demeure plus que jamais attaché à sa démocratie chèrement arrachée au prix du sang, des larmes et de la sueur de plusieurs générations de patriotes et de républicains, hommes et femmes, jeunes et vieux. Aucune campagne digne de Goebbels visant à dénigrer la classe politique dans son ensemble et le système démocratique en général ne l’amènera à adhérer à une tentative d’instauration d’un régime quasi-monarchique de droit anticonstitutionnel pouvant se retrouver aux ordres d’un despote pas nécessairement éclairé doté de pouvoirs plus étendus que ceux combinés du Fama de Ségou, de Sonni Ali Ber de Gao, du Shah d’Iran, du Pharaon d’Egypte et du Tsar de Russie.
4- Quoique de récents précédents incitent plutôt à en douter, la CNAS-Faso Hèrè, le Parti de l’Avantgarde militante et révolutionnaire du Peuple malien, continue à espérer que les neuf Sages de la Cour Constitutionnelle ne laisseront pas passer, cette fois , une si belle occasion de rentrer dans l’Histoire par la grande porte en leur qualité de sentinelles vigilantes et inébranlables de la Constitution républicaine et démocratique du 12 janvier 1992 en emboîtant dignement et fièrement le pas de leurs illustres prédécesseurs d’avril 1997 et de leurs homologues du Bénin et du Niger.
5- La réalité de la non-tenue du référendum sur le projet illégal et illégitime de soit disant » nouvelle Constitution » dans beaucoup de zones du pays, notamment dans celles les plus névralgiques du Nord, vient en rajouter aux risques majeurs qui continuent de planer sur l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali. 
6- La soit disant « Autorité Indépendante de Gestion des Elections, « annoncée avec fanfare comme étant « l’unique organe » chargé des élections dont elle est supposée garantir la transparence et la fiabilité à l’inverse d’élections organisées par le Ministère chargé de l’Administration Territoriale a largement démontré qu’elle n’était qu’une vraie-fausse solution.
Le Ministère de l’Administration Territoriale ayant retrouvé l’essentiel de ses prérogatives en la matière sous le concert de « mission d’assistance « à l’AIGE, celle-ci s’est donc avérée inutilement budgétivore et digne d’être tout simplement dissoute.
7- L’Armée Nationale, républicaine et acquise au principe sacrosaint de subordination de l’autorité militaire à l’autorité civile légalement et légitimement constituée, ainsi que le drapeau Vert Or Rouge sont un patrimoine national indivisible et inaliénable appartenant en commun à tous les maliens et à toutes les maliennes. Ceux-ci ayant tous un égal devoir de soutien, de défense et de promotion de ces deux symboles de l’unité et de la fierté nationale. Aucun segment de notre Peuple ne saurait en revendiquer la propriété exclusive et s’en servir comme épouvantail ou moyen illégal et illégitime de règlement de comptes politiques ou de musellement de toutes voix discordantes, notamment dans le camp des forces patriotiques, progressistes, républicaines et panafricaines. L’Histoire universelle a démontré que, chaque fois que des groupes tentent de se prévaloir d’une propriété exclusive de l’Armée et de l’emblème national, la dérive fasciste n’est pas loin.
8- Dès 2013, la CNAS-Faso Hèrè et ses partis et associations alliés et partenaires regroupés au sein de l’ADPS (Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de crise) avaient dénoncé l’inadéquation et les dangers du mandat de la MINUSMA créée par la résolution 2100 du Conseil de Sécurité en date du 25 avril 2013 inspirée et rédigée par l’ex-puissance coloniale et biaisée en faveur de ses protégés du MNLA, un groupe séparatiste minoritaire qu’elle a délibérément créé et appuyé. Depuis, le Parti de l’Avantgarde militante et révolutionnaire du Peuple malien et ses partenaires n’ont jamais eu de cesse d’exiger que a) le mandat de la MINUSMA soit fondamentalement réorienté en direction d’un appui concret et sans équivoque aux efforts de l’Etat malien pour neutraliser toutes les forces négatives car hostiles soit à l’intégrité territoriale du Mali, soit à la laïcité de l’Etat malien et b) la MINUSMA s’abstienne d’entreprendre quelque activité que ce soit dans le domaine des services sociaux de base ou des infrastructures physiques ou socioéconomiques   pour éviter de miner davantage la légitimité de l’Etat malien aux yeux des populations concernées.
9- Des velléités de 3ème, voire 4ème mandats présidentiels prêtées, à tort ou raison, à des dirigeants africains actuels, principalement en Afrique de l’Ouest francophone, se résument en fait à une insulte et à un mépris pour les Peuples frères des pays concernés, représentent une menace grave pour l’enracinement de l’ordre républicain et démocratique dans la sous-région et ajoutent de l’eau au moulin des milieux rétrogrades anti-républicains hostiles à la démocratie et à l’Etat de droit dans nos pays respectifs.
10- Les évènements en cours, notamment dans l’Est de l’Europe, confirment la justesse de la vision du Président Modibo Keïta, initiateur du concept et de la politique de non-alignement (en lieu et place du non-engagement) et grand partisan et artisan de la coopération régionale et de l’unité africaine. Près de cinquante-cinq ans après sa disparition forcée de la scène politique à la suite du coup d’Etat militaire néocolonialiste du 19 novembre 1968, notre pays et l’Afrique dans son ensemble ont tout à gagner à retrouver la voie clairement tracée et empruntée par l’illustre leader. 
                    Le Mali pour tous, des chances égales pour chacun/chacune !  
                                      Bamako, le 26 juin 2023
                         Pour le Bureau Politique National
                                       Le Secrétaire Général
                                      Soumana TANGARA