Le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire) exprime sa plus vive préoccupation devant la tournure violente, tragique et quasi-insurrectionnelle des évènements qui ont secoué et endeuillé Bamako les 10 et 11 juillet 2020.

  Il présente ses condoléances les plus émues aux familles des victimes et souhaite prompt rétablissement aux blessés.

  Le parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple malien rappelle que l’une des promesses de la Révolution démocratique et populaire du 26 mars était d’offrir un cadre institutionnel transparent propice à l’expression plurielle des opinions sur la marche du pays et à la résolution non violente des conflits et des divergences inhérentes aux compétitions politiques et électorales. Dans ce contexte démocratique même imparfait, toute violence quels qu’en soient l’origine, la motivation ou les auteurs et commanditaires, surtout lorsque s’en suivent des pertes en vies humaines, ne peut être interprétée que comme un échec de l’Etat de droit.

 Tout en notant que le profond malaise économique et social dans lequel baignent les couches populaires en milieu tant rural, urbain que péri urbain et l’absence de perspectives crédibles d’amélioration offertes par les pouvoirs publics ont servi de terreau fertile pour l’éruption de la violence, la CNAS-Faso Hèrè exige qu’une enquête indépendante soit diligentée pour permettre de situer les responsabilités, de part et d’autre, et de prévenir la survenance de telles situations dramatiques.   

   Face au précipice au bord duquel la patrie des héros de la lutte contre la pénétration coloniale et de la lutte pour l’Indépendance et la construction nationales semble tanguer dangereusement, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè engage tous les protagonistes de la profonde crise politique qui secoue notre pays à 1) faire preuve de retenue et de sens de responsabilité face au Peuple et à l’Histoire, 2) respecter les symboles de l’Etat républicain, 3) s’abstenir de tous actes de destruction de biens publics ou privés, 4) ne pas imposer des obstacles ou contraintes indus au déroulement normal de la vie économique et sociale, 5) ne pas faire un usage indu ou excessif de la force létale contre des manifestants non armés  et 5) privilégier en tous temps et en toutes circonstances le dialogue franc, sincère et constructif dans l’intérêt supérieur de la Nation en vue de sauvegarder les acquis démocratiques, populaires et institutionnels du 22 septembre 1960, du 20 janvier 1961 et du 26 mars 1991.

  Enfin, le Parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple malien invite toutes les parties prenantes à inscrire toutes solutions politiques de crise dans le cadre strict de la Constitution du 12 janvier 1992.

                   Fait à Bamako, le 11 juillet 2020

                   Pour le Bureau Politique National

                   Le Secrétaire Général

 

                  L’Ingénieur Soumana Tangara