Chers compatriotes !

                        Voilà 32 ans, le Peuple malien venait à bout d’une dictature qui, près de 23 longues années durant, avait étouffé toute perspective de progrès économique et social pour le Mali et imposé le règne de la pensée unique. Mû par une soif insatiable de liberté, de démocratie et couronnant des décennies de lutte de plusieurs générations de patriotes, le Peuple malien a, ce 26 mars de l’An de grâce 1991, écrit une des plus belles pages de l’Histoire des luttes populaires pour la démocratie et la justice sociale.

                       Tous les cadres et tous les militants et militantes de la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS-Faso Hèrè), le Parti de l’Avantgarde militante et révolutionnaire du Peuple malien, s’inclinent pieusement devant la mémoire des centaines de martyrs tombés sur le champ de l’honneur. Ils saluent la bravoure et le dévouement des milliers de maliennes et de maliens qui n’ont pas hésité à braver la féroce répression policière et militaire menée par le régime CMLN/UDPM et donné leur vie pour que des millions de jeunes et de vieux, d’hommes et de femmes des villes comme des campagnes aient de nouvelles raisons de vivre et d’espérer.

                      Trente-deux ans plus tard, les acquis démocratiques de la Résolution Démocratique et Populaire du 26 mars 1991, en premier lieu la Constitution démocratique et républicaine du 12 janvier 1992 et les libertés individuelles et collectives qu’elle consacre, sont sous la menace des revanchards nostalgiques du régime dictatorial de l’UDPM.

                      Dans ce contexte, l’Histoire retiendra que d’authentiques acteurs de la Révolution du 26 mars 1991 et de proches collaborateurs de hauts responsables de la Transition1991-1992, aveuglés par une diabolique haine politique et une avidité insatiable pour le pouvoir, ont activement contribué à préparer le terrain pour le retour au pouvoir des chantres de la dictature du Parti unique UDPM.

                           Et pourtant, l’un de nos Présidents d’honneur avait, dès le 26 mars 1998, tiré la sonnette d’alarme quant aux risques réels de restauration anti-26 mars et pro-UDPM. Quatre ans plus tard, à quelques mois du scrutin présidentiel d’avril/mai 2002, tirant les leçons de l’Histoire de l’Humanité marquée par des phases de restauration suivant des Révolutions et au regard des dix ans de pouvoir du 2ème Président démocratiquement élu de la République du Mali, il avait aussi attiré l’attention des acteurs politiques et sociaux sur la nécessité d’une refondation démocratique globale, n’impliquant aucune révision constitutionnelle, à moins forte raison une quelconque « nouvelle Constitution » pour conjurer les risques réels d’une Restauration pro-UDPM.

                      C’est le lieu de réaffirmer, une fois de plus, que ce ne sont ni le 26 mars, ni la Constitution du 12 janvier 1992 ni la démocratie qui ont échoué, mais plutôt des hommes et des femmes bien connus qui ont échoué précisément pour avoir violé et laissé violer la Constitution et pour avoir tourné le dos aux valeurs du 26 mars 1991. En outre, il n’y a pas d’alternative à la démocratie, n’en déplaise aux chantres de la restauration CMLN/UDPM et aux nostalgiques de l’ordre sociopolitique colonial.

                     Aujourd’hui, l’Etat républicain et démocratique du Mali est face à son destin. Son salut exige plus que jamais une sincère et active unité d’action des forces patriotiques, progressistes, républicaines, démocratiques et panafricanistes autour des valeurs, des idéaux et des principes du 31 mars 1957, du 22 septembre 1960, du 20 janvier 1961, du 25 mai 1963 et du 26 mars 1991.

                       Gloire éternelle aux martyrs du 26 mars 1991 !

                       Gloire et honneur au Peuple malien et à toute l’Afrique

                       combattante déterminée à se tailler une place de choix

                       dans le concert des nations démocratiques et prospères !

 

              Le Mali pour tous, des chances égales pour chacun/chacune !

 

                                 Fait à Bamako, le 26 mars 2023

Pour le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè

                                 Le Secrétaire Général

 

 

                                 Soumana TANGARA