26 mars 1991
26 mars 2021
Voilà trente ans, le Peuple malien arrivait à bout d’une dictature qui, 23 longues années durant, avait fait peser une lourde chape de plomb sur le Mali. Ce 26 mars de l’An de grâce 1991, comme en écho au mois de mars 1969 qui avait enregistré la première grande grève scolaire et universitaire unitaire contre le coup d’Etat néocolonialiste du 19 novembre 1968, le Mouvement démocratique, épaulé par la composante progressiste des Forces Armées et de Sécurité, ouvrait pour notre Peuple une ère nouvelle marquée du sceau du multipartisme intégral, de la démocratie, de l’Etat de droit, du respect des libertés reconnues par la Constitution, y compris la liberté d’opinion et d’expression, de l’alternance démocratique et pacifique au pouvoir, de la quête de progrès et de justice sociale tout en donnant à la jeunesse des villes et des campagnes de nouvelles raisons de vivre et d’espérer.
En cet An 30 de la démocratie multipartiste, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire), le Parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple malien, salue la mémoire des martyrs et engage l’ensemble des Forces patriotiques, progressistes, républicaines et démocratiques à rester mobilisées et à redoubler de vigilance face à la campagne insidieuse des forces de la restauration anti-démocratique et de leurs alliés obscurantistes et nostalgiques de l’ordre sociopolitique colonial. Par la même occasion, il renouvelle ses prières ardentes pour le repos éternel de l’âme de ceux et celles parmi les acteurs majeurs, célèbres ou anonymes, civils ou militaires, du 26 mars et de l’édification de la IIIème République qui ne sont plus de ce monde, avec une mention spéciale pour feu le Général Amadou Toumani Touré, lequel a bien mérité le titre de Soldat de la Démocratie que le Peuple malien lui a spontanément attribué.
L’histoire de l’humanité enseigne que la Révolution est toujours sous la menace de la Restauration et de la contre Révolution. Les coups de force militaires du 22 mars 2012 et du 18 août 2020, l’émergence d’une oligarchie politico-militaro-religieuse à forts relents mafieux aux ordres et aux crochets de l’Etranger ainsi que des tentatives et velléités démocraticides de tripatouillage de la Constitution du 12 janvier 1992 en sont l’illustration et devraient inciter les Forces acquises à la démocratie et au changement dans la justice sociale à resserrer les rangs et à privilégier l’intérêt supérieur du Peuple et de la Nation face aux ambitions personnelles et aux querelles de clochers.
En dépit des difficultés lancinantes à redresser l’Ecole, juguler le chômage des jeunes et la corruption, trouver une solution efficace et durable à la récurrente rébellion armée dans le Septentrion, concevoir et mettre en œuvre des politiques économiques axées sur la justice sociale et le développement durable au profit de toutes les couches laborieuses, de toutes les régions et des générations présentes et futures, le Peuple malien a enregistré des progrès indéniables par rapport à l’impasse totale dans laquelle l’Ancien Régime avait conduit notre pays. La démocratie est loin d’avoir échoué, même si des hommes et des femmes à différents niveaux du pouvoir d’Etat ont échoué précisément pour avoir trahi les valeurs, idéaux et principes du 26 mars 1991, permis au Dieu Argent d’avoir un effet corrosif sur les élections, les valeurs sociales et la légitimité de l’Etat démocratique aux yeux des couches populaires dont le désarroi face aux difficultés du quotidien et aux incertitudes de l’avenir est sournoisement entretenu et instrumentalisé par les tenants de la Restauration , flirté avec les milieux putschistes et les groupes hostiles à la laïcité de l’Etat et courbé l’échine face aux forces intérieures et extérieures mettant en cause la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République du Mali. C’est le lieu de rappeler que l’un de nos Présidents d’honneur fut le premier à avoir attiré l’attention sur l’incontournable nécessité d’une Refondation démocratique globale de l’Etat malien, et ce, dès le 20 février 2002 déjà après avoir plaidé pour une rectification démocratique à la suite de l’imbroglio politico-électoral de 1997. C’est aussi l’occasion de souligner que l’engagement ab initio sans faille de la CNAS-Faso Hèrè pour corriger les dérives de la gouvernance politique, administrative économique, sociale et sécuritaire sans qu’il soit nécessaire de réviser la Constitution est clairement annoncé dans l’appellation statutaire de nos branches Jeunes et Femmes comme « Mouvement National des Jeunes pour la Refondation » et « Mouvement National des Femmes pour la Refondation », et ce, n’en déplaise aux spécialistes de l’imitation sans égard aux droits d’auteurs.
En avant vers l’enracinement définitif de la démocratie dans la justice sociale au Mali !
Le Mali pour tous, des chances égales pour chacun/chacune !
Fait à Bamako, le 25 mars 2021
Pour le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè
Le Secrétaire Général
Soumana Tangara